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Elke Foltz : l’art tiers-lieu

 
 
Texte: Capucine Berr 
 
 Dans la peinture d’Elke Foltz l’harmonie nait du chaos et la beauté de la dissonance. De quoi ses vides sont-ils pleins ? Que murmurent ses respirations ?   Collages et hommages collatéraux« Mon travail aborde plusieurs perspectives, les éléments ne peuvent pas vivre les uns sans les autres et recréent une harmonie dans la composition ». Elke Foltz est une française exilée à Berlin, ville foisonnante qui sans nul doute a inspiré son travail et la prise de risques qu’on lit en filigrane de ses œuvres. « Je peins des impressions de moments, je capte des énergies souvent liées à une actualité. Cela passe par une phase de recherche nécessaire pour un vrai lâché prise dans le rendu final : il faut que le mouvement soit précis et contrôlé pour parvenir à quelque chose de très organique. ». Le processus créatif d’Elke est à multiples rebondissements. « Je travaille avec des pigments principalement mais j’utilise aussi des collages, j’intègre des morceaux de toile nés au cours du processus. Cela permet de créer des bugs, des accidents…. Et pourtant cela crée une harmonie intuitive afin que l’on ait un sentiment d’apaisement tout en se questionnant « pourquoi cet élément vient-il perturber la composition? ». Chaque œuvre d’Elke reflète une quête intérieure : ses « accidents », ses vides nichés au cœur de la toile sont à l’image de sa vie. « Des hauts, des bas, un équilibre né d’un quotidien à géométrie variable. Le collage symbolise la place de l’erreur, de celle qui nous définit par essence et nous permet d’emprunter ou d’entrevoir d’autres directions. » L’art « porte-voix »Ses références permettent une ébauche de sa propre définition : il y a Joann Mitchell, peintre-graveuse et figure énergique du mouvement de l’expressionnisme abstrait américain du début du siècle dernier, mais aussi l’artiste sénégalais Douts Ndoye et sa série de peintures qui représentaient les bidonvilles en couleurs et cartons et enfin l’illustrateur Bretch Evens, dont le travail de l’encre et de la couleur en liberté l’a inspiré.« Après le confinement j’ai travaillé sur un projet d’illustration de couverture de livres édité par la Maison d’édition « Les prouesses ». « Un chant écarlate » était le second ouvrage de Mariama Bâ, une figure emblématique du féminisme africain. L’œuvre est indissociable de l’artiste », explique Elke. Femme- artiste aux origines sénégalaises, ses travaux sont l’écho d’un angle de vue positionné ou assumé. « « Guts » littéralement « Les tripes » est l’œuvre qui incarne le plus mon désir de reconnexion aux racines, à l’introspection mis en avant par ce jeu avec l’espace, ces mouvements de masse et de migration, de plein et de vide dans la composition. »      Dans sa peinture « Même les tournesols ne peuvent plus faire face au soleil », c’est la question écologique qui taraude. « Parce qu’il y a cette urgence, dit-elle… ». D’où ce vœu d’instantanéité tramé entre ses lignes, de pure émotion aussi…      
 
 
1_ “Like a sweet dance of life, the sun and the flower become one”Nov 2022, ink, pigment and collage on cotton canvas – 100 x 150 x 2 cm.3_“Even the sunflowers no longer want to face the sun”Jan 2023, ink, oil, pigment, oil pastels, collage on cotton canvas – 220 x 185 x 2 cm.4_ “Fenêtre avec vue”July 2021, ink, oil, pigment, oil pastels, collage on cotton canvas – 140 x 155 x 2 cm.6_”GUTS”June 2021.Ink, oil, collage, oil pastels and more – 100 x 150 x 2cm.    
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