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BDSM : tes désirs font désordre ?

 Texte : Capucine Berr 
 
Il existe autant d’âmes que de sexualités, autant de nuances à incarner qu’à hisser en étendard. C’est ce que nous apprend l’époque, une ère de libération de la parole et des actes, de l’hypersexualisation et du sex-positif, où chacun a sa place et où le BDSM gagne chaque jour du terrain, à brides rabattues…
 
 
 
Alors que le fétichisme sexuel se réfère d’abord à une excitation provoquée par un fétiche (une partie du corps), le BDSM (« Bondage, Domination, Sado-Masochisme ») relève davantage du jeu de rôle érotique agrémenté souvent de gestes plus durs et de jouets profilés ou de mises en scène fantasmatiques. Une fois remis les points sur les « i » (voire les deux points sur le « i » de « aïe »), force est de constater que cette pratique, autrefois cataloguée comme quelque peu « tordue » et réservée aux alcôves sombres, gagne, depuis quelque temps, en respectabilité et en popularité. Sujet de discussion lors de mondanités, elle rassemble amateurs, curieux et confirmés lors de soirées comme la Paris Fetish Week, l’événement organisé par Démonia fin octobre, qui vise notamment à rassembler la communauté BDSM et fetish française mais aussi internationale, autour de différents rendez-vous et ateliers d’initiation. 1800 personnes attendues, une « Fête des voisins » en beaucoup plus coquin… Car la réalité, c’est celle des chiffres d’une tendance qui n’en finit plus de croître : le milieu attire désormais toutes les générations, même si elle fédère davantage celles qui sont le plus installées dans leur sexualité, c’est-à-dire les 45 – 54 ans (sondage Démonia 2023).  Et le BDSM de se révéler un choix d’accomplissement et de prolongement du couple, puisque 53,1% disent ainsi le pratiquer avec leur partenaire régulier. L’objectif ? Répondre à ses fantasmes profonds, se sentir enfin soi-même et assouvir sa curiosité́ concernant de nouvelles pratiques. Et bien sûr, re-pimenter son lit, selon ses goûts… (NB : L’échelle de Scoville, mesure permettant de définir la force d’un piment, va de 1 unité à 16 billiards, du poivron à la Résinifératoxine. A vous de décider… )Quant aux pratiques ? Le bondage arrive en tête, puis viennent jeux de pénétration et châtiments corporels, mais on retiendra que la majorité des adeptes ne font pas l’impasse sur l’aftercare, une période tendre de soins et de caresses que dominateurs et soumis se prodiguent l’un l’autre immédiatement après une séance. Tel un repos du guerrier….    RencontreHuit ans de BDSM pro : le temps, suspendu, de Yang Lou Yang Lou a 30 ans. Durant huit ans, elle a exploré toutes les facettes du BDSM que lui offraient son rôle de dominatrice – travailleuse du sexe. Son témoignage livre les coulisses d’une parenthèse épanouie, épanouissante et détabouisée. « Je crois avoir toujours eu des goûts particuliers, commence-t-elle. A 20 ans, j’étais plus curieuse que la moyenne, j’expérimentais déjà des choses qui effrayaient communément les filles de mon âge, mais séduisaient les garçons en parallèle… »  Alors quelle est la part de l’inné et de l’acquis dans cette curiosité et ce désir d’émancipation naturels ?  « J’étais dans une école catholique. Pourtant je ne crois ni en Dieu ni en l’enfer et encore moins à des principes religieux ou moraux qui condamnent par exemple, la masturbation. Je crois à une vie terrestre dont il faut profiter… Il y a huit ans, j’ai rencontré, sans le savoir, une femme dominatrice plus âgée qui figurait dans le top 5 des maîtresses les plus hardcore. Elle faisait des choses que je ne ferai jamais, moi, en revanche, comme certains jeux d’impacts, scato, ou du bloody play… Je crois qu’elle, a, alors, repéré du potentiel en moi et m’a proposé un shooting avec beaucoup de content fetish et de latex. Puis elle m’a proposé de participer à des jeux avec elle où je serais payée et c’est là que tout a commencé. Avec cette promesse que ce serait safe, qu’elle serait toujours là, qu’il n’y aurait pas d’obligations pour moi… »  Yang Lou intègre ce monde très « niche » et fermé à 22 ans. Un milieu avec ses codes qu’on apparente parfois, à tort, à de la prostitution alors qu’il est davantage question de jeux de rôles et d’échanges. « Je ne me fais pas pénétrer, jamais toucher. Il y a des jeux d’impact, de la domestication, du dog play (jeu de rôle animal, ndlr), de l’humiliation verbale ou physique. Il y a aussi des jeux de restrictions, je peux les immobiliser, les attacher… Cela dépend vraiment de chaque type de fetish ; il en existe 1000 nuances, c’est d’ailleurs pour cela que la discussion est primordiale. Pour moi, cette communication, c’était presque 60 % du temps. Le client n’arrive pas pour se faire fouetter pendant deux heures sans avoir échangé au préalable sur ses attentes et nos possibilités ensemble. » Quand on parle d’argent, Yang Lou reste évasive, sûrement parce qu’il faut se prémunir de la loi comme des jaloux…« Les tarifs ne se dévoilent pas. Cela peut aller de 0 à 10 000 dollars par séance comme la dominatrice très connue Eva Oh. Cela dépend des pratiques particulières, celles avec beaucoup de skills, mais aussi beaucoup de matériel parce qu’il faut que tout reste stérile, propre, et puis il y a aussi la location des lieux… Évidemment j’ai gagné ma vie, mais j’ai reçu aussi des cadeaux et des offrandes en échange de mes séances. A Berlin, tout ça est légalisé ; à Bruxelles, c’est seulement décriminalisé. On peut en tout cas toujours déclarer ce revenu, mais très sincèrement je n’ai jamais voulu être fichée « travailleuse du sexe » par peur d’être marginalisée. »Car il existe évidemment une vie réelle au-delà du BDSM, une vie inscrite dans le concret du quotidien. « J’avais mon métier de tatoueuse, d’abord. Dans mon entourage personnel, c’était un faux secret et je trouvais cela assez odieux, puisque tout le monde connaissait mon goût pour le fetish et les séances photos. J’ai mis du temps à faire mon coming out… Quand je l’ai dit à ma sœur elle n’a pas été choquée, parce qu’elle me connaissait. Et puis préciser que je ne couche pas avec mes clients apaise les esprits… »Ce qui rassure également, c’est ce contrat moral qui lie professionnels et clients et permet d’instaurer un climat de confiance comme d’éviter les abus. « J’avais une clientèle de fidèles avec soumis sous contrats d’exclusivité. Bien sûr, ce type de contrat a une valeur morale mais pas légale. Cependant, je m’engage à veiller sur la santé physique et mentale du client, à l’informer de l’évolution de la séance et à toujours demander son consentement, pour respecter l’intégrité de chacun. » L’année dernière Yang Lou quittait le milieu et déménageait de Bruxelles à Berlin. En cause ? Un client devenu harceleur, mais pas seulement… « Oui, j’ai été harcelée par un ancien client. Pourtant, il n’y a pas que ça. J’ai toujours considéré le BDSM comme un parcours initiatique, une recherche personnelle. Mais depuis le COVID, le milieu a changé. Des milliers de filles coincées chez elles avec une caméra y ont vu une opportunité financière, et de gloire aussi, sans pourtant avoir la fibre. Ajoutez à cela le nouveau féminisme et l’hypersexualisation, et le BDSM est devenu très mainstream finalement. Il y a aussi tous ces fakes en ligne, nuisibles. Et puis la clientèle a changé aussi. Maintenant, les clients nous confondent avec des escorts SM ou des prostituées. J’avais l’impression d’être à leur service et de devoir m’exécuter dès qu’ils déposaient l’argent sur la table… Ce n’est pas la philosophie du BDSM, et c’est encore moins la mienne. Cette clientèle d’hommes vieux, caucasiens, riches, avec des problèmes de contrôle et qui m’ « objectifiaient » m’était devenue insupportable. »  Et aujourd’hui ? « Je suis modèle et fashion designer pour la marque Younghearted Clothing et community manager aussi. Si j’ai choisi Berlin, c’est pour ses opportunités, parce que j’ai ici mon nouveau partenaire, mais aussi parce que c’est la ville de la libération sexuelle, beaucoup moins misogyne qu’ailleurs. J’ai arrêté le BDSM professionnel mais je suis encore active personnellement. Parce que ce que j’aime le plus c’est le fetish, le cuir, le latex… L’esthétique en somme. Je ne regrette pas d’avoir arrêté. Je n’ai d’ailleurs quasiment aucun regret. J’ai fait les choses très lentement, à ma façon. On peut choisir sans forcément renoncer. »       

Among the other things Fibonacci introduced to the Western world was a sequence of numbers discovered by 6th century Indian mathematicians. In that sequence each number is the sum of the previous two numbers – and it would later be named the Fibonacci Sequence. Using the numbers geometrically will create a logarithmic spiral. In case we didn’t lose you yet, we can actually show you that spiral – because it’s prominently placed right on the hood of the A9. Maybe just really lonely. Maybe I just want to be alone. Maybe loneliness is the only way to make that happen. Like having two pairs of eyes and just seeing the same thing. Seems like such a late hour. Nothing seems, or feels new anymore. I’d live again, to feel that way once more. Among the other things Fibonacci introduced to the Western world was a sequence of numbers discovered by 6th century Indian mathematicians. Among the other things Fibonacci introduced to the Western world was a sequence of numbers discovered by 6th century Indian mathematicians. In that sequence each number is the sum of the previous two numbers – and it would later be named the Fibonacci Sequence. Using the numbers geometrically will create a logarithmic spiral. In case we didn’t lose you yet, we can actually show you that spiral – because it’s prominently placed right on the hood of the A9. Maybe loneliness is the only way to make that happen. Like having two pairs of eyes and just seeing the same thing. Seems like such a late hour. Nothing seems, or feels new anymore. I’d live again, to feel that way once more. Among the other things Fibonacci introduced to the Western world was a sequence of numbers discovered by 6th century Indian mathematicians.

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