Art
Au carrefour des mythologies et des fantasmes modernes, Mykonos. Une étincelle à l’horizon de la Grèce, facettée de sable doré, d’eaux cristallines et de mur de chaux où la vision d’une beauté, portée par l’héritage de la famille Daktylides, s’émancipe .
« Se perdre dans les rues étroites de Mykonos, c’est découvrir des secrets que même la mer a du mal à garder. »
Kalokagathia et Mykonos : étude de K
Le Kalokagathia, concept antique grec, unifie la beauté physique à la vertu morale et à l’excellence, fusionnant « kalos » (beau) et « agathos » (bon). Vénéré dans la Grèce classique, il célébrait les athlètes olympiques pour leur forme exceptionnelle et leur conduite exemplaire, comme décrit par Platon dans ses dialogues sur la beauté et la justice. Dans l’art et la littérature, les héros comme Achille dans l’Iliade d’Homère symbolisaient cette combinaison de beauté, de bravoure et de sagesse. À Mykonos, ce culte de la beauté s’entrelace avec des légendes mythologiques et des pratiques ancestrales de soins, faisant écho aux récits de la déesse Aphrodite, mère des Kères, nés sur l’île selon la mythologie. Les traditions antiques de bien-être, comme les bains d’herbes et les massages, offrent une régénération alliant tradition et modernité, perpétuant ainsi le lien intemporel entre beauté physique et morale dans la culture grecque.
Myconian connection & Odyssée familiale
L’histoire de la famille Daktylides à Mykonos est celle d’une entreprise familiale qui a débuté dans les années 1950 avec George et Eleftheria Daktylides. Leur vision précoce de l’île en tant que destination touristique internationale a transformé Mykonos en un lieu prisé, connu pour ses complexes hôteliers de luxe et son hospitalité inégalée. Aujourd’hui dirigée par leurs fils Panos, Markos, Vangelis et Marios, la Myconian Collection est le fruit de leur héritage, offrant des expériences de séjour alliant l’élégance contemporaine à l’authenticité cycladique. DEOS, leur dernière création perchée au-dessus de Chora, incarne cette fusion unique, offrant aux visiteurs une vue imprenable sur la mer Égée et perpétuant l’excellence hospitalière qui fait la réputation de la famille Daktylides à Mykonos.
Une vue d’exception.
Dans l’hôtellerie de luxe comme dans l’immobilier, la clé réside dans la localisation. DEOS, perché sur les hauteurs de Chora, offre une vue spectaculaire sur la mer Égée et la vieille ville aux maisons blanches, moulins à vent et port animé en contrebas. À moins de 2 km de l’aéroport et à quelques pas de la plage de Tourlos, l’hôtel bénéficie d’une position idéale. Mykonos impose une restriction sur les bâtiments de deux étages maximum, préservant ainsi l’harmonie visuelle et offrant à DEOS un cadre enchanteur où le bleu infini de la mer se confond avec le ciel.
Conçu par l’architecte franco-libanais Galal Mahmoud, DEOS transcende le simple concept d’hôtel. Il évoque une histoire moderne et cosmopolite, écartant les clichés pour créer un sanctuaire apaisant. Les matériaux naturels comme le marbre, le noyer et le grès créent une ambiance élégante et harmonieuse. Le spa Sana, le restaurant gastronomique et le bar-salon complètent cette expérience de classe mondiale, respectueuse de la beauté naturelle de l’île.
Le Sanctuaire du Bien-être
Le spa Sana se révèle comme un sanctuaire où le temps semble suspendu, offrant des rituels exclusifs utilisant les trésors de marques prestigieuses telles qu’Elemis et Ligne St Barth. Chaque soin est une ode personnalisée à la régénération, infusant des herbes locales pour une restauration profonde. Quant à la salle de sport de DEOS, elle propose des séances de yoga et de Pilates face à la mer, permettant aux hôtes de s’aligner sur les énergies uniques À Mykonos, la beauté est une expérience totale, enracinée dans une riche histoire de traditions et de rituels qui transcendent les âges. Des légendes mythologiques aux secrets des soins de la peau, en passant par la philosophie de l’esthétique, l’île continue d’incarner un idéal
Visiter Hôtel Deos à Mykonos
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Photos Jean-Charles Caslot
Depuis début novembre, à Paris, le quartier de la Madeleine accueille le Cupra City Garage, un vaste espace dédié à l’art de vivre, imaginé par la jeune marque automobile espagnole Cupra. Inscrit dans l’air du temps, ce nouveau lieu aux multiples facettes invite à la convivialité et à la découverte.
Connu pour son dynamisme et son inventivité, Cupra a déjà pu mettre en œuvre son innovant concept de lieu hybride inspiré par la marque, ainsi que par la ville qui l‘accueille. Ainsi, Séville, Valence, Sydney, Lisbonne, Munich ou Rotterdam ont déjà inauguré leurs propres City Garages, des espaces de vie qui revisitent totalement l’image que l’on se fait du showroom automobile, puisqu’ils proposent à chaque fois une expérience bien plus vaste. Qui évidemment, commence toujours par un décor.
A Paris ainsi, d’emblée, on ne pourra qu’être séduit par la localisation, idéale, de ce nouveau flagship, installé entre la place de la Madeleine et l’Opéra, à l’angle de la rue Cambon et face à la mythique salle de l’Olympia. Là, on sera bluffé dès l’entrée, par une gigantesque et magnifique fresque murale signée par l’artiste Chris Princic – plus connu sous le nom de &thankyou – avant de découvrir les 300 m2 d’un univers aussi beau et authentique qu’avant-gardiste. Car ici, l’équilibre est parfait entre l’harmonie de tons bleu pétrole et gris chers à Cupra, déclinés au gré de matériaux bruts et les éléments immersifs, plafond cuivré évoquant les remous de la Seine ou miroir lumineux central. Et puis, alors que les écrans digitaux assurent l’animation, les espaces voués à la détente se dévoilent peu à peu, là aussi dans des proportions idéales.
Des expériences multiples
Car, ouvert à tous, le Cupra City Garage est un lieu où l’on est invité à venir se détendre, travailler et coworker, shopper ou flâner, mais aussi déguster. Aussi, la pièce-maîtresse du lieu est-elle la pâtisserie, installée là pour rendre hommage au bon goût gastronomique des Français et menée de main de maître par le talentueux Jeffrey Cagnes. Dotée d’un comptoir, d’un espace lounge et d’une terrasse végétalisée ouverte toute l’année, celle-ci propose les créations du chef, à apprécier sur place, à emporter et même à commander en click&collect. Comme un pont entre l’Espagne et la France, ces délices inédits, sucrés ou parfois salés, incitent à la découverte (Crème catalane, Turron…) ou revisitent nos grands classiques avec une pointe de soleil, à l’instar du « Baba Sangria » ou du fameux « Paris-Barcelone », dessert-signature qui réinvente le Paris-Brest. Une vraie pause gourmande qui pourra ensuite se prolonger par une petite session shopping au vu de la belle collection lifestyle (mode, accessoires et sport) développée par la marque, ou par une discussion passionnante et passionnée avec le Cupra Master, maître incontesté de l’endroit. Et puisque celui-ci, en plus de proposer des services pratiques (jockeyage, etc.) organise des test-drive, peut-être se laisser tenter par une échappée avec l’un des modèles de voitures présentés. Enfin, si l’on ajoute que le City Garage dévoile en prime à l’étage, outre un lounge réservé à ses clients, une salle de meeting privative, on imagine que nombreux seront ceux qui décideront d’en faire leur QG.
Cupra City Garage, 1 boulevard de la Madeleine, Paris 1er. Ouvert du lundi au samedi, de 10h à 18h30.
mODE
Texte : Elisabeth Clauss
Depuis quelques saisons, des silhouettes masculines ont fait leur apparition sur les podiums des présentations Haute Couture à Paris. Chez Balenciaga, Valentino ou Maison Margiela, l’Homme devient un nouveau sujet d’attention, l’expression d’un luxe différent, hors des sentiers battus du tailoring traditionnel.
Habituellement terrain d’expérimentation de l’excellence pour des maisons rares aux savoir-faire qui épinglent le sublime, la Couture, art appliqué pour collectionneurs avisés, était réservée à la mode Femme. Pour des créations sur-mesure aux détails millimétrés, les hommes, eux, avaient les artisans tailleurs et des marques prestigieuses de prêt-à-porter. Mais la Haute Couture, c’est un travail différent. Des centaines d’heures d’ouvrage, un laboratoire de techniques poussées par une intrinsèque exigence de perfection. Chez la Femme, cette création se traduit généralement par des tenues précieuses, qu’on commande pour une occasion. Ce sont des robes et des bustiers, des fourreaux et des manteaux ultra sophistiqués. Mais dans son nouveau pendant masculin, outre le costume d’une précision d’orfèvre comme on en a vu lors des défilés de juillet dernier chez Balenciaga ou Alexandre Vauthier, la Couture joue plus volontiers le flou, le luxe qui murmure, presque pour tous les jours. Un haut de gamme qu’on dirait casual, mais qu’on reconnaît entre soi.
Le savoir-faire comme mode d’expression
Demna, Directeur artistique de Balenciaga subversif et bougeur de lignes, a appliqué à sa dernière collection Couture les éléments fort de sa signature : des volumes démesurés, des épaules démultipliant la carrure, des longueurs de pardessus qui frôlent la traîne. A propos de la liberté qu’offre cette bulle singulière dans la mode, il souligne : « Il n’y a pas qu’un concept en Couture, c’est un exercice de conception dans sa forme la plus pure, la relation entre le corps et le vêtement ». Dans cette exaltation d’exploration, il a répliqué des codes du luxe – la fourrure notamment – sous forme de trompe-l’œil sur des manteaux-peignoirs, il a réinventé des cols hauts qui évoquent ceux des capes des Carpates, et il a rallongé le bout des chaussures (l’homme moderne méritant d’être stable quand il avance vers sa nouvelle ère). Sous son geste, le cachemire a été réinterprété à partir d’un tricot expérimental sculpté à chaud pour raconter le vent, et directement inspiré des créations de Cristóbal Balenciaga ; d’autres pièces ont fait appel à des techniques inventives pour proposer une parka cocon en coton technique thermoscellé, notamment. « En prêt-à-porter, je me concentre sur le fait de créer du désir à travers la mode. Et je consacre la Couture au développement de mon esthétique de l’élégance et de la beauté. » Tout est là : l’exclusivité, l’innovation, et un très haut niveau de réalisation. Mais aussi, et surtout, le décalage cher au créateur qui, de directeur artistique, s’affirme plus chaque saison comme un couturier contemporain. Avec des impératifs commerciaux évidemment, intelligemment intégrés à un hyperréalisme qui renforcent l’identité actuelle de cette maison historique. Demna analyse : « Etant très curieux, ma motivation est toujours d’utiliser la mode comme une plateforme non seulement pour la faire évoluer et la moderniser, mais aussi de l’utiliser comme facteur d’impact social et culturel. » Sous sa houlette, Balenciaga présente une collection Couture par an, pour laquelle il a élaboré des pièces en denim, tissu lié au streetwear. Le jean en Couture, c’est aussi la marque des trublions de la mode, de ceux qui bougent les cadres et secouent les acceptions. Des Margiela et des Gaultier. Pour cet hiver, Demna a donc livré sa vision d’un denim post-punk, coupé avec science, upgradé avec insolence. Un développement complémentaire du marché de la Couture traditionnelle : les occasions de la porter elles aussi, ont changé.
Une Couture à la mesure d’une évolution
Mauro Grimaldi est Conseiller stratégique indépendant auprès de maisons, de créateurs et de groupes de luxe. A propos de ce nouveau fil commercial que suit la Couture, il souligne « une tendance très forte, surtout par attrait esthétique, à se composer un vestiaire gender fluid. L’idée d’un homme très élégant qui mélange les codes, séduit autant les clients que les créateurs. D’autre part, toute une nouvelle génération de consommateurs du luxe, en particulier issue du Moyen-Orient et de Chine, prend plaisir à passer de tenues très traditionnelles et codifiées, à une originalité décloisonnée. On constate un nouveau goût pour les détails précieux, qu’on trouve peu dans la création occidentale en matière de mode masculine ». Selon cet observateur du segment haut de gamme, il ne serait en l’occurrence pas tant question d’une passion pour un « super tailoring », qui a toujours existé, que d’une « nouvelle niche ultrasophistiquée, destinée à un public avec un fort pouvoir d’achat, et qui aime jouer avec son image ». Ainsi, ajouter des hommes dans les défilés traditionnellement féminins de la semaine de la Couture serait déjà un postulat audacieux, dans un secteur plutôt cantonné au classicisme. « On plébiscite l’originalité et la singularité de tenues en modèle unique. La Couture Homme, c’est l’étape qui suit les baskets customisées. Il s’agit de la même démarche, en plus pointu, en plus exclusif. Je pense que c’est un domaine qui en réalité s’adresse peu à l’Occident. Aux États-Unis par exemple, le formal wear est très codifié. Mais en Asie, on peut se permettre une totale excentricité. Ce phénomène découle d’une course à l’exclusivité, c’est l’autre versant du « quiet luxury Loro Piana » ». Mauro Grimaldi rappelle aussi que la Haute Couture développe des processus de technicité et de savoir-faire inapplicables à la production de prêt-à-porter. « Je pense que la Couture Homme restera d’autant plus cantonnée à un petit marché, qu’elle ne concerne pas des pièces que l’on porte beaucoup. Pour moi, elle représente surtout un espace de liberté pour des hommes qui veulent mélanger la grande tradition du costume avec le côté flamboyant des métiers d’art. C’est une tendance esthétique, une posture. Mais je pense que ça restera un univers complémentaire. » Car plus encore que la Couture féminine, ces pièces sont circonscrites à des situations limitées : « Quand une femme peut se permettre une certaine extraversion de style, dans le même contexte, l’homme devra souvent se conformer au costume noir. Donc ce segment convient en particulier aux cultures qui sont en train de tout décloisonner. La Couture Homme, c’est une Rolls customisée, une signature. Parallèlement, la grande tradition du tayloring masculin devient de plus en plus niche, car elle est réservée aux circonstances professionnelles et sociales. » Qui sont elles-mêmes en pleine évolution. Les hommes sont-ils prêts à revenir à une influence qui s’exprimerait par l’extravagance ? C’est cyclique dans l’Histoire. Mais peut-être que la vérité est tailleur.
Exergue ?
« Le plus grand bonheur de la Couture, c’est le luxe de disposer de plus de temps pour y travailler. Le plus grand défi, c’est la recherche de la perfection. »
Demna, Directeur artistique de Balenciaga