LIFE STYLE

Texte : Elisabeth Clauss

 

Les familles, par alliances électives ou scellées par les liens sacrés du goûter du dimanche, sont comme des chaînes : avec un fermoir qu’on préfère ouvert, précieuses quelle qu’en soit leur composition, avec ou sans médaillon pour graver les étapes importantes, et en or, qu’on aimerait parfois plaquer.

Que les réseaux soient sociaux ou pas trop, dans une même ville, on est généralement à quelques relations à peine de quelqu’un qu’on ne connaît pas. Encore. En 1929, l’écrivain hongrois Frigyes Karinthy avait évalué que sur Terre, chaque être humain était éloigné de n’importe quel autre par « six degrés de séparation », selon la théorie du même nom. Depuis, d’autres calculs sont arrivés à sept maillons, mais de toute façon par l’entremise de Facebook, en 2016, on était passé à 3,5. Et dans une pharmacie, même à l’autre bout du quartier, un jour où vous avez le teint brouillé, les yeux vitreux et le nez rougi, soyez bien sûrs que vous rencontrerez en moyenne 17,4 personnes que vous connaissez, dont votre crush inavoué. Mais ça, c’est la loi de Murphy, qui lui aussi, avait un beau-frère.

On a chacun expérimenté de n’avoir plus jamais recroisé une personne qui nous avait profondément touché, alors qu’elle habitait juste à côté. Et de tomber à l’autre bout du monde, dans la seule cabine téléphonique de la seule station-service désertique d’un hameau qui n’était même pas sur les cartes, sur notre institutrice de CE2. C’est parce que les histoires humaines sont comme des fils de tapisserie. Elles se nouent, se superposent, composent progressivement une image, et souvent, ne se rencontreront jamais sur le canevas. Parfois on choisit son point de croix, de temps à autre on porte la sienne, et à plusieurs, on crée des liens qui s’apparentent à une famille.

On dit qu’après des années, les vieux couples commencent à se ressembler. Ça marche avec les chiens aussi, et de toute façon, on fait foyer avec qui on veut. Ce qui fait du bien, c’est d’alterner. De pouvoir se réfugier chez les uns, après un grand bain des autres. Pour mieux revenir à la maison, comme les saumons, avec un plus grand crédit temps. Quel que soit le nom qu’on lui donne, les efforts qu’on fournit pour lui ressembler ou s’en dépêtrer, inépuisable source d’inspiration et d’identification, parfois en contradiction, la famille nous cueille là où, avec ou sans gênes, il y a du plaisir.

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LIFE STYLE

Texte : Elisabeth Clauss

Photographies d’anonymes, collection Julien Sanders

 

Les tribus évoluent, la famille se réinvente, mais on adore toujours être ensemble, par affinités électives comme par osmose sociologique. Dans la pop-culture ou parfois la mode, comme le dimanche autour du poulet – ou du tofu – rôti, le repère, c’est les autres.

 

Les ressorts de l’attraction sont aussi anciens que l’humanité, et c’est même ce qui a permis à cette dernière de perdurer. Si la notion de « famille » a connu différentes formes au fil de l’Histoire, ce qui rassemble tourne généralement autour de deux axes : le groupe dans lequel on est né, et celui qu’on rejoint ou que l’on constitue plus tard. Une notion parfois subjective, évolutive, et qui ne va pas toujours de soi. « La famille, ça commence au niveau du couple. Aujourd’hui, avant d’être certain de pouvoir revendiquer d’être inscrit dans une relation avec son partenaire, il faut se le dire, l’acter. En l’absence d’une décision claire, beaucoup de gens esquivent ce qu’ils considèrent comme un schéma « à l’ancienne », enfermant. », explique Perrine Déprez, psychanalyste. Elle rappelle en outre que la nouvelle génération des vingtenaires ne voit pas forcément la parentalité comme la conséquence d’un couple. « En revanche, ce qui persiste, c’est la volonté de conserver son cercle d’amis de l’adolescence et de la période des études. Ça freine même certains à s’inscrire dans une relation de couple officielle avec leurs partenaires, parce qu’ils ont l’impression que ça les obligerait à y renoncer. Or, on a laissé penser aux milléniaux qu’ils ont le choix pour tout : l’amour, le couple, le travail, le sport… » En particulier quand on s’ancre dans une ville qui est loin de nos racines – ce qui est de plus en plus fréquent – les amis occupent la fonction de soutien familial : « On cherche à faire tribu autrement. Et je pense qu’on n’en est qu’au début ».

 

Avec les meilleurs potes qu’on fait les meilleures soupes

 

Cependant, d’après cette spécialiste de la famille, le lien biologique, le couple stable, restent quand même des modèles qui rassurent, « d’autant que les réseaux sociaux se révèlent souvent stressants. On revient alors à l’idéal de faire une belle rencontre, quel que soit le schéma dans lequel on se reconnaît. On peut désormais vivre et assumer différentes orientations sexuelles et identités de genre, et comme la parentalité est potentiellement accessible à qui le souhaite, de multiples formes familiales émergent. » D’après l’INSEE, depuis le début des années 2000, le taux de mariages en France a baissé de près d’un tiers. En revanche dix ans après l’adoption du Mariage Pour Tous, les unions entre personnes de même sexe se maintiennent : environ 7000 couples homosexuels convolent chaque année. Pour Perrine Déprez, « l’amour permet de mieux traverser une époque anxiogène, quand les générations précédentes pouvaient valoriser le coup de foudre romantique ou même le fonctionnement libertaire, qui a connu ses dérives. L’amour post-covid, on pourrait dire que c’est un amour-refuge ». 

 

Signes de reconnaissance

 

La plupart des groupes adoptent des codes vestimentaires qui permettent aux individus de se relier entre eux. La liste des exemples est longue comme l’histoire des contre-cultures et des uniformes réglementés, mélangés. Des punks aux hippies, en passant par les gothiques, jusqu’aux traders. Mais depuis peu, ces atours d’identification sont plus flous parce que, selon Perrine Déprez, « l’idée de communauté passe surtout par une philosophie partagée : ceux qui sont très tournés vers l’écologie, ceux qui cultivent une jeunesse festive, ceux qui ne vivent que pour le sport, etc. Ils se regroupent par idéologies, et la manifestation esthétique est de plus en plus secondaire. En tout cas, chez les jeunes adultes. Auprès des ados, les tendances de marques fonctionnent toujours très bien mais ensuite, ça tend à se diluer. Globalement, les nouvelles tribus se manifestent plutôt par choix sociétaux ». Comme il y a des « familles choisies », il y a des « écoles d’expression ». Au sens propre parfois, à l’instar de la célèbre Cambre Mode[s] de Bruxelles, d’où ont été diplômés des créateurs qui signent un style emblématique – Anthony Vaccarello chez Saint Laurent, Nicolas Di Felice chez Courrèges, Julien Dossena chez Paco Rabanne… – ou la très charismatique mais discrète Marine Serre, entre gourou mode et militante pour l’environnement et l’inclusivité.

 

Les familles de mode

 

Tony Delcampe dirige le département stylisme de l’école, où il enseigne depuis 1998. Il a accompagné plusieurs générations de designers qui ont fait évoluer l’acception de la mode, avec Ester Manas notamment, dont le travail s’adresse à toutes les morphologies féminines, à toutes les beautés décomplexées, offrant aux revendications de l’époque des outils pour s’exprimer. Observant les futurs talents dès la naissance de leur vocation, il analyse la famille Marine Serre : « C’est tout le monde, toutes générations confondues, avec différents physiques représentés, quand beaucoup de marques ciblent implicitement un profil particulier. Sur le plan personnel et professionnel, Marine est très fidèle en amitié, elle sait qui elle est, d’où elle vient, elle s’appuie sur ses bases, dont l’école fait partie. Plus qu’une famille, elle a constitué autour de sa marque unetribu, de personnes qui viennent de partout. Sa maison est un postulat philosophique, écologique, axé sur un souci environnemental et inclusif. Son projet rassemble une jeunesse engagée. Elle représente un cas exceptionnel dans la mode, où la fidélité et l’engagement sont rarement des priorités. Elle a porté sa démarche durable très haut et très loin. Même si beaucoup de petites marques travaillent avec par exemple des tissus de récupération, elle parvient à le faire à échelle industrielle, ce qui n’est intrinsèquement pas évident. Comme la communauté Ester Manas, elle lie des gens. Quand on défend quelque chose, on devient une famille. Elles ont un point de vue, qu’elles soutiennent, et leur démarche fédère. »

 

Culture et couture

 

Quand on lui demande comment on fabrique des « cultures de mode », Tony Delcampe explique : « Nous sommes déjà fondamentalement presque une famille à l’école. D’abord parce que nous sommes l’un des rares établissements à compter si peu d’élèves, sans doute en raison d’une sélection drastique des candidats. Les étudiants sont à peine une vingtaine en première année, et de deux à six au moment du diplôme, cinq ans plus tard. Ils ont un rapport assez proche, une sorte de lien fraternel, et comme nos cours sont quasiment individuels, ça crée un rapport de proximité, une complicité créative. Ensuite, entre étudiants, ils font souvent leurs stages dans les mêmes maisons et partent ensemble, généralement à Paris. Sans parler des liens qui se tissent dans leur vie privée. » Un nombre étonnant de couples de mode se sont formés à La Cambre, et ils perdurent longtemps après les études, à la fois à la ville et au studio. On ne le sait pas toujours, mais souvent derrière un nom, ou aux sources du succès d’une grande maison, ce sont deux personnes qui tiennent la barre, même si une seule figure sur l’étiquette. Tony Delcampe, en quelque sorte figure paternelle de cette généalogie de designers plébiscités, mentionne la pédagogie mise en place, comme un fil conducteur. Leur ADN commun ? « Les créateurs qui sortent de cette école ne produisent pas une mode fantasmée, elle est pragmatique. Les inspirations sont logées dans un savoir-faire qui inclut les matières, la couture, la fabrication. Les élèves sont compétents dans tout le processus de création d’une collection, ils sont capables de tout gérer, et ne se laissent pas déposséder de leur identité. On perçoit dans leur signature une recherche dans les silhouettes, dans les proportions, dans la conception d’un vêtement qui est au centre même de leurs préoccupations. On ne leur apprend pas à faire de l’image, mais des vêtements. » Qui deviennent un langage, partagé, propagé, signes d’appartenances éloquents, prêts à être transmis à la génération suivante, qui racontera ses propres histoires.

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Music

Propos recueillis par Carine Chenaux
Photo par Axle Joseph
Illustration Camila Klotz

 

Alors que ressort dans une édition Iconic, enrichie de cinq titres, son album Théorème, Bilal Hassani se livre sur son travail et ses mille vies. A 23 ans à peine, cet artiste riche d’une formation classique qui lui promet une carrière à 360°, se démarque par sa douceur et son empathie, en même temps que par sa solidité et sa détermination (mais aussi par sa sublime mise en beauté réalisée pendant l’interview).

Pourquoi ressortir ton album Théorème moins d’un an après sa sortie ?

Son histoire a commencé pendant le Mois des Fiertés de l’an dernier, avec la sortie du premier single « Il ou Elle ». Quand on a lancé cette aventure, je savais que j’aurais envie en quelque sorte, de « boucler la boucle » pendant le Mois des Fiertés de l’année suivante. C’était prémédité (sourire). Ma volonté était de vivre toutes les étapes de l’album pendant douze mois, parce que Théorème parle d’une reconstruction post-traumatique. Il induit donc la nécessité de réapprendre à se connaître après avoir vécu quelque chose de très difficile. Cette réédition symbolise donc un peu les derniers « crachats » de ce qu’il en reste et qui fait mal ; les vieux fantômes du passé qu’on chasse une dernière fois. Elle comporte ainsi beaucoup de chants presque « de manifestation », où j’appelle à un futur glorieux, à vivre avec encore plus de confiance en soi.

Le nouveau single s’intitule « New Dimension » et c’est l’un des titres qui est écrit en anglais…

Oui, parce que je me suis rendu compte que les textes, sont parfois pour moi, plus faciles à écrire sans passer par le français. Cela me permet un certain recul, une petite distance que je peux mettre entre moi et ceux qui m’écoutent. Au final, la réédition de l’album compte cinq inédits que mon public connaît un peu, puisque je les ai déjà interprétés en live, à l’exception de ce « New Dimension ». J’y dis : « Battons-nous et allons-y en regardant vraiment en face, parce qu’on ne peut laisser les autres nous interdire de nous épanouir complétement, ni d’aimer, ni de simplement vivre. » Je pense que toutes les minorités vivent avec ce petit truc qui dérange tout le temps, cette différence qui fait que l’on croit devoir travailler dix fois plus que les autres et qui entrave la perspective d’une vie totalement heureuse. Ce que j’essaie de dire avec ce titre, c’est : « Et si on se barre, tous, là, maintenant, pour décider juste d’exister, peut-être qu’on ouvrira une nouvelle dimension ? » Tout ça est évidemment hyper utopique, mais c’est agréable de rêver.

Tu parles de reconstruction post-traumatique, est-ce déjà en partie une réflexion sur divers épisodes de ta vie ?

Oui en effet, j’en évoque plusieurs et ils sont un peu parsemés dans tout l’album, J’évoque parfois ce passage à l’âge adulte qui, je pense, se fait presque systématiquement de manière assez abrupte, quand on est une personne queer. On est souvent confronté à quelque chose de très grand alors qu’on est un peu trop jeune pour l’affronter.

Mais c’est surtout un événement en particulier, une agression très violente que tu as subie avant l’enregistrement, qui est au cœur de l’album.

Oui, et il ponctue la première et la deuxième partie de l’album. Là, je raconte un événement qui fait qu’on est littéralement chosifié. Un moment où l’on n’est plus pendant un instant et après lequel, il va justement falloir réapprendre à être, avec de nouvelles armes, qu’on aura paradoxalement acquises grâce à ce trauma. Être plus vigilant, mieux comprendre les côtés sombres de l’âme humaine…

Souvent, tu es amené à avoir des interviews qui laissent franchement ton travail artistique de côté…

Je pense que je suis suffisamment pragmatique pour comprendre que les choses se passent comme ça et que ça risque de durer encore un petit bout de temps avant qu’on arrive à ne plus devoir justifier mon existence quand je suis présenté dans un média. Il faut dire que quand je suis arrivé en 2019, je n’existais pas pour le public. Du coup, c’était un peu comme si une nouvelle créature débarquait, et qu’on la présentait comme une nouvelle bête au zoo. Il faut donc expliquer à tout le monde ce que c’est, comment ça marche. Et quand « la bête » commence à réfléchir et à agir, évidemment ça fait un peu peur et il faut qu’elle revienne justifier et expliquer pourquoi elle est dans une certaine démarche.

Ca serait plus facile si « la bête » apparaissait comme davantage écervelée… ?

Bien sûr ! Mais comme quand on m’a interrogé sur certaines questions touchant au genre, je me suis montré assez éloquent et en même temps assez intelligible, on a vite conclu que quand on voulait parler de ces choses-là, on avait Bilal Hassani. En tout cas, je ne me positionne pas comme un porte-parole, même si on me voit parfois comme ça.

Ca peut être tout de même frustrant ?

Un peu… J’écris, je compose, je produis, mes chansons. Je suis aussi éditeur via mon label House of Hassanique j’ai fondé il y a deux ans, je fais beaucoup de choses. Alors non, je ne demande pas plus d’attention, mais j’aimerais que celle qu’on m’accorde dévie parfois un peu, pour me laisser parler davantage de mes projets.

Après avoir été empêché de te produire en concert dans une ancienne église à Metz en avril dernier, tu as marqué les esprits en interprétant le titre Laissez-moi danser sur le plateau de l’émission C à Vous sur France 5…

Ce qui était marrant dans cette histoire, c’est que ça faisait un moment qu’il ne m’était rien arrivé. J’avais même vécu plein de belles choses, comme ma participation à Danse avec les stars où j’étais le premier homme à danser avec un homme. Les réactions avaient été vraiment positives, à tel point qu’ensuite, j’avais été invité à être juge dans l’émission. Du coup, sur les réseaux sociaux, ma vie était beaucoup plus tranquille. Je n’étais plus du tout dans la ligne de mire des trolls et je m’étais habitué à ça. J’avais ma fanbase, un petit comité de gens passionnés par mes projets, autant que moi, si ce n’est davantage. On passait un très bon moment et puis, il y a ce truc qui est venu tout casser. Mais bon, je suis remonté sur scène dès le lendemain et, sans me redonner de la force puisque je ne l’avais pas perdue, mais, ça m’a tout de suite recentré. Je ne suis pas un objet médiatique ni un concept, je suis un artiste. D’ailleurs, je n’ai aucun souvenir de moi qui ne voulais pas faire ce que je fais actuellement.

Aujourd’hui, quelle pourrait être ta quête personnelle ?

Je pense qu’il faut que les gens continuent de réagir, c’est-à-dire adorer ou détester le projet Bilal Hassani. Je serai beaucoup plus triste si un jour, tout le monde se met d’accord pour dire que ce que je fais est vraiment très bien. Parce que quand ça convient à tous, c’est que c’est moyen. A part ça, ma quête est très simple. J’ai dit à quatre ans que je voulais devenir la plus grande pop star intergalactique, et ça n’a pas bougé (rires).

Après, il y a de nouveaux enjeux qui se sont présentés quand j’ai grandi. La découverte de ma sexualité, et puis ensuite, la découverte de l’intolérance et le constat que cette mauvaise énergie allait me suivre toute ma vie. Pourtant, je ne veux pas m’inscrire dans un combat « contre ». Déjà pour rester sain dans ma tête, et aussi pour continuer de produire une œuvre qui sera fidèle aux rêves de l’enfant que j’étais. Il faut que je suive mon chemin, sans m’inquiéter des réactions, mais en considérant qu’elles ne peuvent pas m’atteindre.

 

Regarder ailleurs alors ?

 

Non, parce qu’il y a tout de même une petite contradiction dans ce que je dis. En vérité, il m’arrive de prendre la parole sur certains sujets quand instinctivement, je juge que c’est utile. Mais je le fais pour ma génération. Je suis arrivé à un moment où la société prenait un tournant différent, en posant que plus en plus de questions autour de l’identité. J’assiste à ça en tant qu’être humain, je constate que tout va très vite et que me dis que c’est beau à voir. Mais il faut le préserver.

 

Quels sont tes projets ?

 

J’ai envie de créer plein de choses. Je sors cette réédition, mais je passe mon temps au studio pour continuer de faire des chansons. Je tourne deux films cette année, le premier étant Les Reines du drame d’Alexis Langlois, dont c’est le premier long-métrage. Je ne veux me limiter à rien. A partir du moment où j’ai été catégorisé OVNI, j’ai acquis le droit de tout faire ! (rire) Un peu comme si j’étais dans un état d’hypnose permanent qui me transposerait dans une dimension parallèle où tout est autorisé, où j’ai tous les cheat codes du jeu de la vie.


 

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