Le chanteur suédois, crooner-compositeur, photographe pas crâneur, dévoile des centaines de photographies des lits défaits de ses tournées de concerts, annonce son prochaine album « Fetish » pour le mois de juin, et nous met dans les beaux draps de sa poésie insomniaque, mélodique, hypnotique.Depuis 23 ans, au moment de la sortie de son album « Poison », Jay Jay photographie les lits empreints de son corps dans les hôtels du monde entier qui accueillent ses tournées. « Ça n’a pas commencé comme un projet conscient, j’avais juste emporté pour mes concerts un vieil appareil photo argentique, avec l’idée de prendre des souvenirs intimes d’une tournée qui m’avait emmené jusqu’au Brésil. Ces photos sont progressivement devenues un journal, quasi obsessionnel, registre des hôtels, numéros de chambre et impressions de ces voyages réels et rêvés. J’ai d’abord documenté mon passage dans ces hôtels par une photo de l’impression de mon corps dans les draps, puis j’ai creusé le sillon de mes nuits, de mes cauchemars, de mes insomnies, de mes bouchons d’oreilles et pyjamas oubliés. Un jour, j’ai collé mon téléphone au plafond, caméra qui tournait, et je me suis endormi. J’ai extrait du film la photo qui illustre mon album Rorschach Test. Comme je parlais de ce projet autour de moi et dans des interviews, des galeries m’ont sollicité, et ces photos sont devenues une exposition ». Un nouvel album Fetish« Je n’arrête jamais d’écrire, j’arrive juste parfois à ce moment où je sais que je tiens un album. Je dors toujours avec du papier et un stylo sur la table de chevet, parce que j’ai besoin de prendre des notes tout le temps. Le matin, je découvre ce que j’ai écrit pendant la nuit, et c’est comme ça que j’ai composé la première chanson de l’album, pendant mon sommeil. J’ai aussi développé une zone encore inexplorée mon travail, des morceaux dansants, alors que mon univers musical est plutôt lent. Je suis très impatient d’en découvrir l’impact sur scène. J’ai ajouté des accents souls, j’ai raconté ces moments fugaces d’après la fête, quand les amis sont partis, qu’on se retrouve seul et fatigué, heureux, et qu’on doit se lever tôt le lendemain pour travailler ». Qu’on ne dort même pas assez pour défaire son lit, mais qu’on pense tout de même, quand on est artiste, à la photographier.