Lundi soir, après une longue journée de travail, Lazuli se livre sur son parcours de jeune artiste qui semble prête à franchir tous les obstacles qui oseraient braver son chemin. Lazuli décroche, et nous commençons notre entretien en parlant de sa passion pour la musique, ou plutôt du heureux hasard qui a mis la musique sur son chemin. En effet, Lazuli n’était pas du tout prédestinée à faire carrière dans la musique, non, elle avait une bande d’amis avec qui elle s’amusait comme nous tous, une famille aimante et une vie quoiqu’ordinaire. Mais voilà, le confinement est arrivé et avec lui est venu le temps. Ce temps, Lazuli l’a utilisé à très bon escient, « j’ai quitté mon taf et j’ai fait que de la musique et depuis, je fais que de la musique, c’est vraiment né d’un truc en mode pas du tout prévu dans ma vie, mais c’était une révélation ». En effet, à partir d’un délire avec des amis qui eux aussi baignaient dans la musique, les langues se sont déliées et Lazuli s’est jointe à ses amis le temps de rigoler quelques instants et tout à coup, c’est l’illumination. « Finalement la musique, c’est peut-être pour moi » s’est-elle dit, et alors c’est parti, la machine est lancée, des heures passées à enregistrer des musiques, à écrire des sons, à se chercher, s’inventer, se réinventer, se découvrir. Lazuli raconte son histoire et une chose interpelle. Sa détermination, sa férocité mise au service de la création et de son art. Elle ne vient de rien d’extraordinaire, mais elle ne s’en fait pas. Elle se dit chanceuse d’avoir trouvé sa voix, par hasard, au détour d’une plaisanterie entre amis, et elle ne compte pas s’arrêter là. Au contraire, pour elle, ce n’est que le début d’un chemin de création, de rencontres, de collaborations. Elle est franche et décidée, ne se pose pas trop de questions, ne s’est jamais projetée, mais maintenant, c’est décidé, elle aime faire de la musique, et donnera donc tout pour continuer à en faire. Franco-Chilienne, Lazuli puise son inspiration dans ses deux cultures, ses influences sont toutefois inconscientes. Elle se dit en marge des goûts musicaux actuels, et préfère se plonger dans les musiques anciennes favorisant des tonalités vintages tout en s’inspirant des musiques qui ont bercé son enfance, comme le reggaeton ou les musiques traditionnelles que lui faisait écouter son père lors de soirées communautaires chiliennes et latinos. De quoi se forger un univers musical fort en contrastes et différences, rendant sa musique d’autant plus riche et intéressante. Un joyeux mélange pour un résultat endiablé et à portée internationale, car oui, Lazuli ne compte pas se cantonner qu’à la vieille France, mais rêve déjà d’une carrière internationale. 
 
Pleine d’envie et de revendication, Lazuli est une jeune femme forte qui grâce à sa musique s’est découverte, et rêve aujourd’hui d’inspirer d’autres comme elle, à prendre leur courage à deux mains et à se lancer dans leurs voies. Elle se veut ambassadrice de bonne volonté et encourage qui peut l’entendre à croire en ses rêves, à sortir des sentiers battus et à oser aller vers l’inconnu. Se jeter dans l’impossible, pour finalement prouver au monde que tout est possible quand on a la niaque de réussir.
 
Avec tous ces changements soudains, cette effervescence constante, et alors que nous investiguons dans ce magazine la décoration et le confort des maisons, comment cette jeune musicienne et petit prodige fait pour se ressourcer, où seraient les lieux où Lazuli, jeune femme forte pleine d’énergie, se sentait chez elle. Sa réponse, la voici. Une maison aux grandes baies vitrées, donnant sur la mer, les cheveux libres, devant un micro, prête à chanter. Déconnectée, inspirée, apaisée, dans le calme de la nature, loin des tumultes du quotidien. Un quotidien bien chargé pour Lazuli, venue de rien avec tout à faire, tout à construire pour réussir. Comme a-t-elle dit, « la vie, tu dois la vivre pas y survivre », phrase qui peut sembler bateau, mais qui a beaucoup de sens, phrase qui décrit bien le message que veut faire passer la chanteuse. Oser, essayer, se lancer, ne pas douter, ne pas se retourner et avant tout continuer. Son envie est d’être un exemple de force, de volonté, de persévérance. Mais alors, quelles sont donc ses inspirations pour avoir une volonté qui semble inébranlable ? Elle me répond de façon innocente et touchante que ce qui l’inspire par-dessus tout ce sont les gens heureux, ces gens qui sourient, qui profitent de la vie sans rien n’attendre en retour, ces gens qui vivent comme s’il n’y avait pas de lendemains, ces gens qui se dépassent pour suivre leurs chemins.
 
Ce chemin, Lazuli est dessus et elle poursuit son parcours vers de grands horizons, plein de rencontres et de collaborations, réalisateurs, beatmakers, stylistes. Concernant la mode et les marques avec lesquelles elle aimerait travailler, « Mugler j’aime beaucoup, Jean Paul Gauthier aussi j’aime beaucoup, enfin tous ceux qui ont une DA particulière même moi j’aime beaucoup travailler avec aussi enfin j’aimerais beaucoup travailler avec les créateurs qui débutent » dit-elle. De bonnes références ça, c’est certain, elle continue en expliquant qu’il est aussi important pour elle de travailler avec des designers émergents, leur offrir de la visibilité, collaborer autour d’un projet, travailler en équipe, en somme, plein de bonnes intentions.
 
Voilà le portrait d’une jeune femme à la musique et à la personnalité aussi riche qu’intéressante, au parcours tumultueux, mais à la volonté qui ne faiblit pas, au destin qui semblait tout écrit, mais qui finalement semble être bouleversé par une folle envie d’en découdre. Pierre-Etienne Callies